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Comprendre l’interaction entre le TDAH, l’anxiété et la depression

La relation entre le trouble du déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH), l’anxiété et la dépression est complexe. Ces troubles coexistent fréquemment et ont un impact unique et difficile sur la qualité de vie d’une personne. Les recherches montrent que les personnes atteintes de TDAH sont plus susceptibles de souffrir d’anxiété et de dépression, mais le lien entre ces trois affections est loin d’être simple. Trois schémas sont généralement observés :

  1. Le TDAH, l’anxiété et/ou la dépression sont des troubles indépendants.
  2. Les symptômes d’anxiété et/ou de dépression rendent difficile la concentration et la mémorisation des informations, imitant ou exacerbant le TDAH.
  3. Le stress lié au fait d’essayer de fonctionner avec un TDAH non traité entraîne des symptômes d’anxiété et, finalement, de dépression.

Nous observons le plus souvent le dernier schéma, mais il faut une évaluation compétente et un jugement clinique solide pour déduire ce qui se passe. Lorsque le TDAH sous-jacent n’est pas pris en compte, le traitement des autres troubles peut être frustrant et infructueux.

Le TDAH et son impact sur la santé mentale

Le TDAH affecte généralement la concentration, les capacités d’organisation, la gestion du temps et le contrôle des impulsions. Ces difficultés peuvent avoir un impact négatif sur de nombreux aspects de la vie, notamment les résultats scolaires et professionnels, les interactions sociales, la gestion de l’argent et le fonctionnement quotidien. Le résultat ? La frustration, un sentiment d’accomplissement moindre et une estime de soi amoindrie. Les défis posés par un TDAH non traité conduisent souvent les individus à se sentir dépassés et peuvent déclencher de l’anxiété, car ils peuvent constamment s’inquiéter de leurs performances et de leurs interactions sociales.

Le rôle de l’anxiété

L’anxiété crée un sentiment permanent d’inquiétude et de tension, qui intensifie souvent les symptômes du TDAH. D’un point de vue cérébral, l’anxiété consomme tellement d’énergie neuronale que la capacité du cortex préfrontal, où sont contrôlées les fonctions exécutives (TDAH), s’en trouve diminuée. Par exemple, une personne atteinte de TDAH peut avoir du mal à commencer et à terminer des tâches, ce qui l’empêche de respecter les délais ; si elle souffre également d’anxiété, la peur de manquer ces délais peut devenir paralysante. Cette combinaison peut conduire à des comportements d’évitement et à un stress encore plus élevé, perpétuant ainsi un cycle d’inquiétude et d’inefficacité.

Dépression et manque d’estime de soi

La dépression, qui accompagne fréquemment le TDAH et l’anxiété, résulte souvent d’expériences prolongées de doute de soi et d’un sentiment d’échec. Les défis et les échecs permanents de la vie avec le TDAH peuvent conduire à un sentiment d’échec ou d’inadéquation. Les individus peuvent commencer à se sentir désespérés ou fatigués par les efforts qu’ils doivent fournir pour gérer les tâches quotidiennes, ce qui les conduit à la dépression. De plus, lorsqu’elle est associée à l’anxiété, la dépression peut engendrer un lourd tribut émotionnel, car les individus peuvent se sentir à la fois anxieux face à l’avenir et désespérés quant à leur capacité à le changer. Une fois encore, d’un point de vue cérébral, le cerveau déprimé laisse peu d’énergie disponible pour un fonctionnement efficace du cortex préfrontal.

Rompre le cycle

La gestion de l’intersection du TDAH, de l’anxiété et de la dépression implique une approche à multiples facettes, comprenant une thérapie, des médicaments et des changements de mode de vie. Pour les symptômes du TDAH, les médicaments sont très efficaces, ce qui peut atténuer l’anxiété et la dépression en réduisant les difficultés quotidiennes. Les pratiques de pleine conscience, l’exercice physique régulier et les routines structurées peuvent également apporter un soutien en réduisant le stress et en améliorant la régulation émotionnelle. Si l’anxiété et/ou la dépression sont centrales ou persistent après le traitement du TDAH, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ou même la thérapie comportementale dialectique (TCD) peut aider les individus à recadrer les pensées négatives, à développer des stratégies d’adaptation saines et à améliorer l’estime de soi.

En bref, si le TDAH, l’anxiété et la dépression entraînent chacun des défis uniques, la compréhension de leur interaction et la recherche d’un soutien approprié peuvent faire une différence significative. Reconnaître que ces troubles s’influencent et s’exacerbent mutuellement peut aider les personnes concernées – et leurs proches – à aborder le traitement avec plus de compassion et de perspicacité.

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